Si l’augmentation du précompte immobilier risque de toucher les rendements immobiliers des investisseurs (voir par ailleurs), c’est surtout la disparition d’une mesure… dont ils ne profitaient pas qui les ébranlera : celle du bonus logement. "C’est elle qui impactera le marché immobilier, avec des répercussions sur la croissance des prix et donc sur les perspectives de plus-values et sur les rendements", assure Julien Manceaux, Senior Economist ING.
Chronique d’un choc annoncé
"La perte du bonus logement représente un choc très important sur le pouvoir d’achat des candidats acquéreurs, explique-t-il, que la Région bruxelloise n’a pas réussi à compenser."
À partir du 1er janvier 2017, les candidats acquéreurs n’auront en effet plus le bénéfice de ce bonus de quelque 3.300 euros/an pendant 20 ans (pour un couple qui travaille et qui a deux enfants); ce qui représente un capital de 50.000 euros emprunté sur 20 ans à 3 %. "Or, l’abattement supplémentaire promis sur les droits d’enregistrement sera de 14.400 euros…", ajoute l’expert.
Globalement, la différence entre les deux mesures s’élève à quelque 35.000 euros. "Ce qui représente 15 % du prix d’un appartement moyen à Bruxelles ou 10 % du prix d’une maison, détaille Julien Manceaux. Le choc négatif sur le marché immobilier sera assurément de la même ampleur que celui qui a secoué la Flandre où la perte de bonus équivalait aussi à 10-15 % de la valeur d’une maison moyenne."
Si, jusqu’à présent cette perte du bonus logement en Flandre n’a pas fait pression sur les prix moyens, c’est que les taux d’intérêt ont continué à baisser. Ce que les candidats ont perdu ici - bonus logement -, ils l’ont retrouvé là - diminution des mensualités de leur emprunt. Mais si les taux augmentent, cela finira par avoir un impact sur les prix, qu’il évalue donc à un recul de 10 à 15 %. "Double impact d’ailleurs, car la Région a annoncé la mesure tellement en avance que les candidats pourront s’y préparer, indique encore Julien Manceaux. Cela va booster le marché en 2016 (où la croissance des transactions devrait mettre la pression à la hausse sur les prix) et le stopper en 2017."
Et l’investisseur dans tout ça ?
Au final, donc, l’investisseur pourrait davantage pâtir de cette mesure qui ne le concerne pas directement que de la perte de rendement locatif due à une augmentation du précompte immobilier. Car c’est leur plus-value escomptée qui est en jeu. "Et c’est bien plus inquiétant pour eux", confirme Julien Manceaux. Sans pour autant penser qu’ils vont, du coup, disparaître du marché immobilier pour se rabattre sur d’autres types d’investissement. "Mais il leur faudra être plus prudents et plus professionnels car l’investissement sera plus risqué. On rentre dans une période de plus grande volatilité des prix."
Dhnet
Chronique d’un choc annoncé
"La perte du bonus logement représente un choc très important sur le pouvoir d’achat des candidats acquéreurs, explique-t-il, que la Région bruxelloise n’a pas réussi à compenser."
À partir du 1er janvier 2017, les candidats acquéreurs n’auront en effet plus le bénéfice de ce bonus de quelque 3.300 euros/an pendant 20 ans (pour un couple qui travaille et qui a deux enfants); ce qui représente un capital de 50.000 euros emprunté sur 20 ans à 3 %. "Or, l’abattement supplémentaire promis sur les droits d’enregistrement sera de 14.400 euros…", ajoute l’expert.
Globalement, la différence entre les deux mesures s’élève à quelque 35.000 euros. "Ce qui représente 15 % du prix d’un appartement moyen à Bruxelles ou 10 % du prix d’une maison, détaille Julien Manceaux. Le choc négatif sur le marché immobilier sera assurément de la même ampleur que celui qui a secoué la Flandre où la perte de bonus équivalait aussi à 10-15 % de la valeur d’une maison moyenne."
Si, jusqu’à présent cette perte du bonus logement en Flandre n’a pas fait pression sur les prix moyens, c’est que les taux d’intérêt ont continué à baisser. Ce que les candidats ont perdu ici - bonus logement -, ils l’ont retrouvé là - diminution des mensualités de leur emprunt. Mais si les taux augmentent, cela finira par avoir un impact sur les prix, qu’il évalue donc à un recul de 10 à 15 %. "Double impact d’ailleurs, car la Région a annoncé la mesure tellement en avance que les candidats pourront s’y préparer, indique encore Julien Manceaux. Cela va booster le marché en 2016 (où la croissance des transactions devrait mettre la pression à la hausse sur les prix) et le stopper en 2017."
Et l’investisseur dans tout ça ?
Au final, donc, l’investisseur pourrait davantage pâtir de cette mesure qui ne le concerne pas directement que de la perte de rendement locatif due à une augmentation du précompte immobilier. Car c’est leur plus-value escomptée qui est en jeu. "Et c’est bien plus inquiétant pour eux", confirme Julien Manceaux. Sans pour autant penser qu’ils vont, du coup, disparaître du marché immobilier pour se rabattre sur d’autres types d’investissement. "Mais il leur faudra être plus prudents et plus professionnels car l’investissement sera plus risqué. On rentre dans une période de plus grande volatilité des prix."
Dhnet